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LA TOUR, LES CLOCHES ET LE CLOCHER

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Tour et Clocher

Tour haut

Cloches

Statues tour

Horloge

Petit clocher en grison

Porte entrée principale

Fronton

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                                                                  Tour de l'horloge

L’église fut fondée au XIème siècle. La partie romane, en grison (pierre rugueuse de notre pays d’ouche), restante est composée de son clocher avec son élégante flèche d’ardoise et ses quatre pilastres. Et une tour de forme carrée, est flanquée de riches contreforts couronnés de pinacles délicatement sculptés.

                     Tour St Martin

A l’extérieur, portant vos regards vers le ciel, vous détaillerez la Tour St Martin. A l’un des angles, se trouve l’escalier, de 180 marches, pratiqué dans une tourelle octogonale, en partie engagée dans la grosse tour. La beauté de cette construction résulte de la convenance même de la disposition des pleins et vides. La partie haute, destinée au beffroi, présente de larges ouvertures (en arc brisé), tandis que la partie inférieure, très simple et tout unie, n’a qu’une seule ouverture percée dans le soubassement.

La tour est composée de grès au 1° niveau pour la base, puis au 2° niveau de calcaire pour les sculptures et au 3° pour la couverture d'ardoise.

La tour possède une décoration riche « c’est le gothique qui flamboie ». A l’étage supérieur, les contreforts, ainsi que les faces de la tourelle qui contient l’escalier, sont ornés de treize statues posées sur des socles de formes variées et très décorées.

Toute la statuaire comporte des drapés qui sont compliqués et profondément taillés pour être vus de loin.
 
En regardant la façade principale, sur le 1° contrefort à gauche, en allant vers la droite, on reconnait la plupart :

                      ( + d'infos) Détails et positionnement des statues

Toutes ces statues sont posées sur de riches culs-de-lampe saillants et couronnés par des dais d’une sculpture très délicate. Dans toute l’ornementation, on retrouve les caractères propres à cette époque, dont l’architecture a été désignée de style flamboyant. Les baies sont surmontées d’une accolade et sont ornées de délicates broderies à jour. Dans les gorges serpentent de riches rinceaux de feuillages détachés à jour et terminés par des figures d’animaux.

NB : Deux belles tours du voisinage, celle de Rugles et celle de la Madeleine à Verneuil, sont bâties exactement sur le même goût et possèdent encore plusieurs pieds à la racine des flèches qui devaient les terminer. C’est peut être au même architecte, Arthur Fillon, qu’on en doit le dessin. On peut admettre cette conjecture d'autant que la tour de Verneuil est de la même époque que la nôtre.

En complément du décor de cette tour, il faut signaler les armes de Bretagne à l’allège de la fenêtre Est de la façade Sud. Le martèlement de l’hermine centrale peut être le signe d’une modification en réponse à l’ordre donné par Louis XII aux barons de l’Aigle de ne plus s’appeler de Bretagne et de ne plus en porter les armes.

On voit au centre de la balustrade à l’ouest, les armes de L’Aigle, et celles de France, timbrées d’une couronne ouverte indiquant le premier quart du XVIème siècle sur la tourelle sous la statue du Cardinal.

La toiture en pavillon qui la surmonte actuellement est d’une disposition fort ancienne. Il semble qu’un couronnement en pierre n’ait jamais été réalisé. La forme des lucarnes, les traces de peintures sur plomb qui étaient visible en 1840 et l’agencement de ses épis sont d’autant d’éléments qui laissent supposer l’authenticité de cette toiture. 

En 1951, le toit de la tourelle est remanié par un tailleur de pierre de L’Aigle (frères Bonhomme).

 

Cette toiture en « fer de hache » est surmontée par deux statues, recouvertes de plomb : un ange et une femme (représentant l’annonciation) qui couronnent les deux poinçons. Au centre, une tige métallique à feuillage en gerbe supporte sur le tout en guise de signature, "l’oiseau du vent et des cimes" qui est notre emblème : un Aigle, et non un coq comme sur beaucoup d’église en France.

 

                                                                                     Beffroi et Cloches
Apprécions aussi le travail des charpentiers qui assemblèrent habilement poutres, solives, entraits, arbalétriers, chevrons... pour constituer les fermes de cette charpente solide et svelte. Ces trois cloches sont insérées dans un ensemble de charpente, petite forêt de chêne. On peut aussi  découvrir le manteau vert gris de la Porcienne.
Cette charpente que l’on appelle le beffroi, repose sur des saillies de pierre par sa base et n'est solidaire de l’ensemble que par cette base, ce qui permet d’avoir une certaine souplesse de cet ensemble de charpente, sans quoi, si elle était fixe, le poids énorme des cloches ( + de 5 T) et les vibrations de celle-ci ébranleraient la maçonnerie, et au bout de quelque temps, la Tour risquerait de s’effondrer
 
( + d'infos) Détails sur la présentation de la Tour et ses 12 statues  de 1494 à 1498  + Beffroi  - Cloches
 

Cloches

Sonnerie des cloches
L'Angélus - 2mn Cloche 1 - 18s Cloche 3 - 4mn35

Trois cloches y sont installées, dont la « La Porcienne» de 1498, on dit également « Porcienne », datant de l’achèvement de la tour        

                                                                                Voir texte du Mr Lucien Procope, exposé le 21-05-2016 sur l'installation de la Portienne ou Porcienne

Voici le texte qu’elle porte, avec ses abréviations et altérations :

Quelques éléments de son histoire et commentaires élaborés par l’Abbé LABUTTE (enfant de la ville, puis Abbé)

La Porcienne est la plus noble et la plus antique des cloches de L’Aigle, et peut être, l’une des premières en âge dans la Normandie. Cette cloche est suspendue dans la tour Saint-Martin. Elle a été construite, au lendemain de la guerre de cent ans, lorsque la ville heureuse se dilata hors des remparts et accrut le nombre de ses habitants.

Après plus de 500 ans, elle se trouve dans la même tour et elle sonne encore. D’après les maîtres fondeurs de Villedieu-les-Poëles, la Porcienne a dû certainement être fondue à L’Aigle, même non loin de l’église en présence du clergé, des charitons et du peuple. Le mauvais état des chemins obligeait les fondeurs d’alors à établir leur creuset et leur four sur place.

Grace à l’inscription qui se trouve sur les flancs de la Porcienne, on sait que celle-ci fut coulée et baptisée en Aout 1498. Je  donne le Do et  pèse 1.680 Kg (évaluation).

« Je suis, dit-elle, par grande accroissance de 4000 livres pesantes, Poursainte à toujours nommée »

« Dieu donne joie sans fin à tous ceux qui l’ont fait faire et donnée. Guillemin y a vaqué, de cœur enclin. »

Ce Guillemin était le maître fondeur ambulant. Notons que nos jours une fonderie de cloches réalise encore leur fabrication selon les techniques du moyen-Age.

Le curé de Saint-Martin était alors Messire Guillaume HUE, licencié es-lois. Son ministère se prolongea une quarantaine d’années, comme  pour l’Abbé GIRARD. A quatre siècles de distance, l’un et l’autre ont embelli la maison de Dieu.

Les frais occasionnés par la coulée et l’installation de la Porcienne étaient  si considérables que les charitons furent heureux d’être aidés par les offrandes de gens de « bon appoint » dit encore l’inscription, c’est-à-dire aidés par les paroissiens riches et généreux.

Pendant la grande Révolution, elle demeura muette et solitaire, dans sa haute tour. Cinq cloches, plus jeunes qui l’entouraient, avaient été descendues et expédiées à Paris « offertes à la patrie » par le député du lieu pour faire dit-on, des canons, la Porcienne échappa par miracle grâce à l’opposition acharnée d’anciens charitons, parmi lesquels on relève avec gratitude les noms de BEAUVAIS, THIBOULT, BAZIN, BELIERS.

L’électrification de ces cloches leur a-t-elle enlevé un peu de leur âme ?

Souvenir : « J’ai connu le temps ou la grosse corde de la Porcienne pendait sous la tour, jusqu’au pavé de l’église. Les enfants de chœur, que nous étions, aimaient à s’y suspendre. Il fallait être à plusieurs pour lancer la Porcienne à la volée et lui donner un rythme qui variait avec les fêtes ou les deuils. Je me souviens de ces soirs d’hiver ou la Porcienne, au-dessus de la petite ville silencieuse et quasi plongée dans le noir, sonnait lentement et gravement un trépas. Sa voix s’envole au loin, par vent du Nord, je l’ai entendue à la Chapelle Viel sise à deux lieues». La dite corde a été conservée, en lieu sûr.

En 1926, l’Abbé Girard donna à la Porcienne deux compagnes qui furent fondues, celles-là à Orléans chez Bollée. La sonnerie de Saint-Martin de L’Aigle, comme celle de la cathédrale de Sées, fait une tierce majeure, Si bémol, Do Ré, le Do étant celui de la Porcienne.

Inscription aux Monuments Historiques :

Les deux autres cloches installées en 1926

La "Grosse"  nommée CAMILLE-JULIE

La grosse reproduit d’abord celles qui figuraient sur les trois anciennes cloches. Le double emploi de l’une (même note que la Porcienne et beaucoup moins belle) et le désaccord des autres appelaient leur retour au creuset.

Elle a été bénie par Mgr Bardel, évêque de Sées, et nommée CAMILLE-JULIE par le chanoine Camille Leconte, Curé-Doyen de L’Aigle et Mme Massieu, née Julie Langer, M. Vivien maire de L’Aigle et M. le chanoine Girard, Pro-curé-Doyen.

Je donne : un SI BMOL et je pèse 2.652 Kg.

La "Petite"  nommée PAULE-HELENE

Elle a été bénie par Mgr Bardel, évêque de Sées, et nommée PAULE-HELENE par M. Paul Girard, Pro-curé-Doyen et Mme Hélène Girard. A la mémoire de M. Alfred Girard, leur père et époux

Je donne : un RE et je pèse 1.330 Kg.                                                     

Portes d’entrée – Messages et signification

La porte Latérale - côté nord ou Square Paul Girard

Le bas-côté de cette tour est également digne d’attention par la délicatesse des meneaux qui remplissent les fenêtres.

La date de sa construction est constatée par une inscription en lettres gothiques, gravée sur une pierre placée en dehors, au-dessus de la  porte latérale, côté nord ou Square Paul Girard. Cette inscription, écrite en lettre non interrompues, est véritablement composée en vers du temps, au nombre de seize, que nous donnons ici séparés pour en faciliter la traduction.

Sur la porte principale, le texte en latin peut être traduit ainsi : Je m’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu qui est la joie de ma Jeunesse.

   Le cadran de l’Horloge

Ce cadran en fer forgé et doré est l’œuvre du maître ferronnier Gilbert Poillerat, en 1951.




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